Le talon aiguille sur le carrelage ou le parquet, l’aspirateur ou le balais qui tape dans les plinthes, les chaises qui grincent sur le sol… Ces bruits, exaspérants dans les habitats collectifs, rentrent dans la catégorie des bruits solidiens.
Même le plus infime d’entre eux peut se propager dans tout un bâtiment. Il s’agit en effet de vibrations émises directement dans le bâti, et il se trouve que le son se propage dans le béton ou le bois bien plus vite et plus loin que dans l’air, en perdant bien moins d’énergie.
Est-ce réglementé ?
Oui. Au même titre que tout bruit de voisinage, les bruits d’impacts et autres bruits solidiens sont encadrés par le code de l’environnement et peuvent constituer une gêne au même titre que les bruits « aériens » (voix, musique, etc). L’amende pour une gêne sonore liée à des bruits de comportement, de quelque nature qu’ils soient, peut aller jusqu’à 450€.
On rappelle qu’aux yeux de la loi, on est toujours responsable du bruit que l’on cause chez ses voisins, quelle que soit l’isolation phonique du bâtiment (dans un bâtiment mal isolé, on a donc l’obligation de veiller à être discret !… Ou d’entreprendre les travaux qui s’imposent si l’on ne veut pas changer de mode de vie.)
Comment régler ces problèmes ?
Du côté de ceux qui subissent le bruit, aucun miracle n’est malheureusement possible. Isoler le plafond ne peut généralement pas suffire, car les vibrations se propagent dans tout le bâti, et les murs et cloisons sont souvent tout aussi concernés. Idéalement, il faut donc pouvoir doubler toutes les parois avec un complexe laine isolante+plâtre (ou bois) le moins solidaire possible du bâtiment (pour un doublage de paroi verticale, cela passe par le choix de l’ossature et la façon dont elle est posée ; pour un plafond, l’ossature est importante également, mais l’usage de suspentes « acoustiques » permettant de découpler la dalle et le plafond est un plus non-négligeable). Cependant, si cela peut permettre d’affaiblir le bruit, cela ne le fera certainement pas disparaître, et c’est une dépense d’argent, de temps et d’espace finalement peu rentable (mais à défaut d’autre solution, c’est toujours ça de pris…).
L’idéal ici, c’est de traiter le bruit à sa source !
Le plus simple et le moins cher, c’est de faire attention à son comportement. On évite les talons dans les appartements, on interdit aux enfants de jouer au ballon en intérieur, etc…
D’autres solutions très peu coûteuses sont également à envisager : équiper les chaises de patins ou les poser sur un tapis, coller des coins en caoutchouc aux balais et aspirateurs, mettre la machine à laver sur un tapis anti-vibratile…
Si l’on est disposé à se lancer dans les travaux, le plus important est de bien choisir et poser son sol. Beaucoup de fabricants de lino, parquets et carrelage donnent la possibilité de connaître les performances acoustiques de leurs produits quant aux bruits solidiens.
Cette information est donnée sous la forme de l’indice ΔLw, en décibels (dB). Si l’information n’est pas donnée, c’est a priori que le produit n’est pas fait pour être performant dans ce domaine. Attention : cet indice est susceptible de varier selon les matériaux sur lequel le revêtement de sol sera mis en œuvre. Si aucune précision n’est donnée, l’indice renseigné par les fabricants est relatif à un essai réalisé sur une dalle en béton de 14cm d’épaisseur. Sur le marché, il est assez rare de trouver des produits affichant un ΔLw supérieur à 17dB, ce qui constitue donc déjà le haut du panier (cependant, on peut trouver des produits affichant des performances à 21dB voire plus). Une moquette épaisse est en général la solution la plus performante, mais certains linos, planchers ou sous-couches de carrelages peuvent être très efficaces également.
Comment poser au mieux un parquet ou un carrelage sur sous-couche ?
Outre le choix d’une sous-couche résiliente performante, la règle dans ce domaine est la suivante : cette sous-couche doit également remonter dans les plinthes. La chape ou le parquet ne doivent en aucun cas être en contact direct avec les murs et cloisons, par lesquels les vibrations se propageraient aussi bien qu’elles le feraient par le sol.
Comment choisir son revêtement de sol ?
Si vous voulez être sûrs de vous, que vous avez du budget et peu de surface à traiter, choisissez celui qui a les performances les plus élevées ! Gardez toutefois à l’esprit que si l’on parle de lino, cette performance se paye aussi par une forte propension au « poinçonnement » (le sol garde la marque des objets lourds), et qu’une moquette épaisse posera des problèmes d’entretien et d’hygiène.
Une étude acoustique basée sur une mesure à la machine à choc normalisée peut toutefois vous permettre de déterminer exactement quel indice d’affaiblissement ΔLw est le plus approprié.
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