Voilà une question souvent posée. La réponse est simple : non ! En tout cas, pas tout seul.

… Mais pour autant, un isolant thermique est-il utile en termes d’acoustique ? Dans la plupart des cas, oui, mais ce n’est pas une généralité.

Rappelons tout de même de quoi on parle. Parmi les isolants thermiques les plus couramment utilisés dans le bâtiment, on trouve les laines de verre, les laines minérales, la ouate ou les panneaux de polystyrène. D’autres, comme les laines de bois ou de chanvre, ou encore les panneaux de liège, occupent aussi une place de plus en plus conséquente.

D’entrée de jeu, à peu près tout ce qui rentre dans la catégorie « laines » a un réel intérêt en acoustique. Ces matériaux n’ont pas en eux mêmes de réel pouvoir isolant, mais ils ont une propriété des plus intéressantes : ils absorbent le bruit.

Qu’est-ce que cela signifie ? Pour parler simplement, le bruit passe à travers eux, mais ne s’y réfléchit pas. Cela a de l’intérêt dans deux cas :

• si l’on veut atténuer la réverbération d’un local (pour des raisons de confort, d’intelligibilité ou de qualité musicale, par exemple)

• dans l’interstice entre deux parements (en plâtre, en bois, en béton…), cela participe à l’isolation. En effet, cela évite l’effet « caisse de résonance » du vide entre deux masses, et joue ainsi un rôle d’amortisseur en réduisant les vibrations transmises d’un parement à l’autre. Si l’essentiel de l’isolation reste assuré par la masse des parements, le remplissage d’une cloison avec une laine adaptée permet tout de même une amélioration très conséquente des performances (effet « masse-ressort-masse »… l’isolant thermique jouant le rôle du ressort)Par exemple, sans aucun remplissage, une cloison de bureau légère constituée de 2 parements de plâtre BA13 avec une ossature standard peut présenter un indice d’affaiblissement acoustique Rw+C=33dB (si elle est parfaitement montée !).
  Le fait de combler l’interstice avec une  laine minérale peut permettre de faire monter cet indice d’affaiblissement à Rw+C=39dB (toujours dans des conditions de montages parfaites).(on rappellera que l’indice d’affaiblissement Rw est propre à un élément particulier, comme une cloison, et ne garantit pas donc l’isolation finale de tout un local, qui dépend de tous ses constituants)

Quel type de laine choisir pour remplir une cloison ?

En règle générale, une même cloison aura plus ou moins les mêmes performances en termes d’isolation, quelle que soit la laine choisie pour le remplissage. La différence est dans la plupart des cas de l’ordre du dixième de décibel. Cela peut suffire au fabricant pour arrondir un chiffre à l’entier supérieur, mais cela ne se ressentira pas à l’oreille. S’il est important de remplir une cloison avec une laine isolante, le choix de celle-ci importe peu du point de vue de l’acoustique. Mieux vaut considérer en premier lieu les critères de prix, de facilité d’installation, d’écologie et de confort… Et bien sûr les performances thermiques, si l’on a affaire à un doublage de façade ou de plafond.

Et en dehors des laines ?

Les matériaux rigides et légers de type polystyrène ou mousse expansée sont à proscrire ! Leurs propriétés physiques en font de parfait conducteurs pour les vibrations acoustiques, et il est même fréquent qu’au lieu de participer à l’isolation, ils la dégradent ! Cependant, les polystyrènes dits « élastifiés » échappent à cette règle et constituent généralement un remplissage tout à fait acceptable.
Quant aux matériaux de type liège ou ouate de cellulose, ils sont tout à fait acceptables également (attention toutefois à la tenue dans le temps de certains doublages : la ouate projetée peut avoir tendance à se tasser, par exemple, ce qui réduit considérablement son utilité).

De façon générale, il faut que le doublage soit souple et poreux. Si en plus il est dense, cela apportera un surplus de masse au système qui sera profitable à l’isolation.